L’impact de la surcharge médiatique : comment lutter contre la fatigue informationnelle

Le 11 décembre dernier, un article publié par CB NEWS mettait en lumière un phénomène préoccupant : la fatigue informationnelle. L’étude menée par la Fondation Jean-Jaurès, L’ObSoCo et Arte révèle un phénomène de « grand exode informationnel » parmi les Français, qui se sentent saturés par un écosystème médiatique anxiogène et répétitif. Plus de la moitié des Français (54%) se disent fatigués de l’information, et une grande majorité (80%) estime voir sans cesse les mêmes contenus. Une part importante éprouve des difficultés à distinguer la « vraie » information de la « fausse » et à suivre l’évolution des sujets. De plus, les Français deviennent de plus en plus imperméables à l’information, ne sachant plus ce qui est vrai ou faux, ce qui alimente un sentiment de découragement. Ce phénomène se traduit par une baisse de la diversité des canaux d’information utilisés, les médias traditionnels perdant du terrain au profit des réseaux sociaux. Parallèlement, la confiance envers les médias reste partagée, bien que la proportion de ceux n’ayant « pas du tout » confiance ait augmenté. Les Français semblent ainsi se replier sur les médias qu’ils considèrent comme fiables. 

Ainsi, cet article m’a poussé à me poser des questions sur l’impact de cette fatigue informationnelle et sur les moyens de lutter contre elle pour encourager les gens à suivre l’actualité de manière plus sereine. 

Premièrement, l’article « L’accès à une information de qualité est un sujet de santé publique » publié par La Croix confirme ce phénomène de fatigue informationnelle. D’après l’OMS, cette fatigue est souvent accompagnée de symptômes dépressifs, d’angoisse et de dépendance. L’exposition constante à des informations anxiogènes et souvent peu fiables engendre une confusion croissante, avec une difficulté croissante à distinguer le vrai du faux. Cette surcharge informationnelle contribue à une fracture démocratique, alimentant le découragement et l’abstention électorale.  

Par ailleurs, il est expliqué qu’il est essentiel de renforcer l’éducation aux médias et l’esprit critique dès le plus jeune âge, et de promouvoir des pratiques journalistiques de qualité. Cela permettrait de restaurer la confiance dans les médias et de protéger la santé publique en matière d’information. 

Par exemple, France info à mis en place plusieurs stratégies pour limiter la fatigue informationnelle qui sont expliqué dans un article du Monde. Jean-Philippe Baille, directeur de la chaîne, a annoncé un renforcement de l’interactivité avec les auditeurs pour mieux expliquer les coulisses de l’information. Le programme « 12-15 » sera ainsi réorganisé pour permettre aux journalistes de détailler les choix éditoriaux, en clarifiant notamment des sujets sensibles, comme la couverture de zones de guerre. De plus, les rappels de l’actualité seront espacés, passant de quatre à deux par heure, afin d’aérer l’antenne et de réduire la sensation de surcharge informationnelle. Ces changements visent à donner plus de clarté et de transparence, tout en évitant le matraquage constant des informations. 

Dans ce contexte de saturation informationnelle, les professionnels de la communication doivent être particulièrement attentifs à la manière dont ils transmettent les informations. Il est crucial de choisir avec soin les messages à diffuser, en évitant d’en faire trop. Trop d’informations, livrées de manière excessive ou redondante, risquent de perdre l’attention du public et de créer une forme de désengagement. Les communicants doivent donc opter pour une approche mesurée, en privilégiant la clarté et la pertinence des contenus afin de maintenir l’intérêt de leurs cibles sans les submerger. Une communication bien dosée permet de préserver l’impact des messages et d’éviter que ceux-ci ne soient noyés dans l’océan d’informations quotidiennes. 

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