Comment évoluent les usages sur les réseaux sociaux ?
J’ai choisi de m’inspirer de l’article d’Étienne Caillebotte reprenant le décryptage de Jean-Noël Buisson, responsable veille et analyse chez Image 7.
Dans un monde où l’ère numérique évolue sans cesse et s’impose comme un outil incontournable pour les professionnels, j’ai choisi d’explorer l’évolution des réseaux sociaux. Ces plateformes, autrefois simples lieux d’échange et de partage, sont devenues des piliers de notre quotidien, transformant profondément nos interactions, nos habitudes de consommation et même nos pratiques professionnelles.
À partir de cet article, je me suis posée divers questions :
Tout d’abord qu’est ce que le dark social ?
Quel est a été l’évolution du mode de partage du consommateur?
Pourquoi de plus en plus de jeunes ont un double profil sur les réseaux sociaux ?
Quelle a été l’évolution du type de publications sur les réseaux sociaux ?
Qu’est ce que le dark social ?
Le dark social, que Jean-Noël Buisson compare au bouche-à-oreille numérique, regroupe toutes les interactions et partages qui se passent dans des espaces privés, comme les messageries ou les groupes fermés. Ces échanges ne peuvent pas être suivis par les outils classiques d’analyse de données.
Ce phénomène a été mis en avant en 2012, quand le magazine The Atlantic a remarqué que plus de 70 % de son trafic venait de sources inconnues. Cela s’expliquait par des partages privés, par exemple via des e-mails ou des discussions en petits groupes, qui sont très difficiles à tracer. Aujourd’hui, on estime que 84 % des partages en ligne viennent de ce type de réseaux invisibles.
Les contenus publics sont de moins en moins partagés, tandis que les discussions et partages dans des espaces privés, comme sur WhatsApp ou Facebook, sont en hausse. Même si ces partages ne peuvent pas être mesurés précisément, ils génèrent tout de même de l’engagement et des échanges autour des sujets concernés.
En parallèle, les réseaux sociaux deviennent de plus en plus fragmentés. Il y a une vraie différence entre les espaces publics et privés, ce qui complique la diffusion d’un même contenu sur plusieurs plateformes. Les créateurs doivent maintenant adapter leurs messages et formats à chaque type de réseau.
Pourquoi de plus en plus de jeunes ont un double profil sur les réseaux sociaux ?
De plus en plus de jeunes choisissent d’avoir un double profil sur les réseaux sociaux, une pratique qui reflète la diversité des usages qu’ils en font. La Génération Z utilise ces plateformes principalement pour des raisons ludiques, comme discuter avec des amis, passer le temps ou se détendre. Cependant, une part importante s’en sert également pour s’informer, en consultant notamment Instagram ou Twitter pour accéder à des contenus d’actualité. Les réseaux sociaux jouent aussi un rôle professionnel pour certains, qui les utilisent pour travailler, avec des plateformes comme Instagram, LinkedIn ou Facebook. Enfin, d’autres jeunes s’en servent pour partager des moments de leur vie, participer à des débats ou encore observer les activités d’autres utilisateurs.
La multiplication des doubles profils s’explique par la distinction que les jeunes établissent entre leur posture publique et leur sphère privée. Ils optent souvent pour un profil public, accessible à tous, et un profil privé réservé à leurs proches. Cette tendance traduit un fort besoin de protéger leur intimité. Une étude révèle que 7 jeunes sur 10 évitent de partager leur vie personnelle sur les réseaux sociaux, tandis que 76 % déclarent préférer des comptes privés.
Ainsi, les jeunes privilégient les espaces numériques restreints où ils peuvent interagir librement, loin des regards extérieurs et des jugements.néanmoins 30 % des jeunes entre 20 et 25 ans qui possèdent des comptes publics ainsi que 17 % des 16-18 ans. Pour ceux qui partagent leur vie privée sur les réseaux, ils sont 23 % à le faire sur Instagram et 18 % sur Snapchat.
Quelle a été l’évolution du type de publications sur les réseaux sociaux ? Quel est a été l’évolution du mode de partage du consommateur?
Aujourd’hui, le format qui domine les réseaux sociaux est celui de la vidéo, et en particulier la vidéo courte. Ce succès s’explique par sa capacité à capter rapidement l’attention, son omniprésence sur toutes les plateformes, et son caractère addictif. Ce phénomène s’est largement amplifié avec l’essor de TikTok, qui a vu son nombre d’utilisateurs exploser depuis la pandémie de Covid-19.
Les réseaux sociaux, autrefois centrés sur l’échange et l’interaction, sont désormais davantage tournés vers une consommation passive des contenus. TikTok est souvent comparé à une télévision pour les jeunes, où l’expérience n’est plus fondée sur le partage mais sur une consommation individualisée. Cette évolution reflète une transformation profonde des usages, renforcée par des particularités comme l’écoute sans son (85 % des vidéos sont regardées en silence, nécessitant l’ajout de sous-titres) et une durée d’attention réduite à seulement 8 secondes. Cela pousse marques et créateurs à rivaliser pour capturer cette attention dans une véritable économie de l’attention.
L’expérience utilisateur est également marquée par des flux de contenus de plus en plus algorithmiques, entièrement personnalisés selon les goûts et habitudes de chaque individu. C’est l’essence des hashtags comme #PourToi ou #ForYou sur TikTok.
En parallèle, l’explosion des contenus générés par l’intelligence artificielle redéfinit la nature même de ce que nous consommons. Ces contenus, souvent semi-artificiels ou totalement artificiels, soulèvent la question cruciale de la confiance. La confiance, plus que la visibilité ou la viralité, pourrait bien devenir la valeur centrale à l’avenir.
Cependant, cette évolution n’est pas sans risques. Le phénomène du « dark partage » représente une menace pour l’écosystème numérique et médiatique. Il complique encore la lutte contre les fausses informations, rendant le débunkage plus difficile dans un univers déjà saturé de contenus.