Le départ du couple de pandas vers la Chine marque la fin d’une belle histoire au Zoo de Beauval

Le départ du couple de pandas du Zoo de Beauval marque un moment chargé d’émotion. Après treize années passées en France, Huan Huan et Yuan Zi ont quitté le parc pour rejoindre la Chine, pays au cœur de leur programme de conservation. Leur retour clôt une étape majeure de la coopération scientifique entre Beauval et Chengdu.

Un matin chargé d’émotion à Beauval 

Ce mardi 25 novembre, une page se tourne au ZooParc de Beauval. Après plus de treize années passées en France, les pandas géants Huan Huan et Yuan Zi ont quitté le parc pour regagner leur terre natale, la Chine. 

Le camion spécialement équipé pour leur transport s’est élancé à 5 heures du matin. Il a traversé calmement les allées du zoo, avant de passer devant l’entrée Sud, salué par quelques membres du personnel venus assister à ce moment symbolique. Le convoi devait ensuite rejoindre l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle aux alentours de 8h30, où les attendait un vol de près de 9 000 kilomètres, direction Chengdu.

Ce départ, longtemps anticipé mais toujours difficile à vivre pour les équipes de Beauval comme pour les visiteurs, met fin à treize années exceptionnelles. Depuis leur arrivée en 2012, Huan Huan et Yuan Zi étaient devenus des figures emblématiques du parc. Leur présence a attiré des millions de visiteurs, tout en sensibilisant le grand public à la préservation des espèces menacées. Leur voyage vers la Chine, bien qu’émouvant, s’inscrit dans la continuité d’un accord scientifique précis et essentiel à la sauvegarde des pandas géants.

La décision de leur retour a été prise conjointement par les experts chinois et français, dans un unique objectif : assurer le bien-être des animaux et leur permettre d’intégrer un programme de recherche international. L’état de santé de Huan Huan, souffrant d’une insuffisance rénale, a également pesé dans la balance. Le Centre de conservation de Chengdu étant le lieu où exercent les meilleurs spécialistes mondiaux, son suivi médical y sera optimal. Cette perspective rassure les équipes de Beauval, attachées à la qualité des soins apportés à leurs petites bêtes.

Une coopération franco-chinoise

L’arrivée de Huan Huan et Yuan Zi en janvier 2012 avait marqué un tournant historique. Ils étaient alors les tout premiers pandas géants à fouler le sol français, et leur venue n’avait rien d’anodin. Prêtés par la Chine dans le cadre d’un accord de coopération scientifique, ils symbolisaient un geste diplomatique fort entre les deux nations. La Chine, qui veille avec rigueur sur l’avenir de cette espèce emblématique, confie en effet ses pandas uniquement aux institutions capables de contribuer avec sérieux à la recherche, à la reproduction et à la protection des animaux.

Durant treize ans, Beauval a tenu ce rôle avec exemplarité. Le parc a participé à de nombreux travaux scientifiques, échangé constamment avec les équipes de Chengdu et assuré un suivi vétérinaire de pointe. Cette collaboration a permis d’avancer sur plusieurs problématiques majeures : la reproduction en captivité, le suivi génétique des individus, la préservation des comportements naturels, mais aussi les méthodes de soins adaptées aux pandas géants.

Le départ du couple n’entame en rien cette relation de confiance. Au contraire, plusieurs signaux montrent qu’elle se poursuit. Chen Dong, ministre de l’Ambassade de Chine en France, a tenu à rassurer le public français dans une déclaration chaleureuse : « Rassurez-vous, amis français, de nouveaux pandas géants arriveront dans le futur. » Un message qui confirme la solidité du partenariat entre Chengdu et Beauval.

Rodolphe Delord, directeur du ZooParc de Beauval, a lui aussi insisté sur cette continuité. Lors de son discours d’adieu, il a rappelé tout ce que « la science, la diplomatie et l’amitié » peuvent accomplir lorsque les nations coopèrent avec humilité et respect. Selon lui, la page se tourne mais l’histoire se poursuit, notamment grâce aux jumelles Yuandudu et Huanlili, encore présentes à Beauval jusqu’en 2027.

Treize ans de vie au sein du zoo

Durant leur long séjour en France, Huan Huan et Yuan Zi ont profondément marqué la vie du zoo. Ils ont attiré des millions de visiteurs, suscité l’enthousiasme du public et permis de nombreuses avancées scientifiques. Surtout, ils ont donné naissance à trois petits, chacun devenu un ambassadeur de la conservation.

Leur premier bébé, Yuan Meng, a vu le jour en 2017. Il s’agissait du tout premier panda né en France, un événement historique salué à l’échelle internationale. Son baptême officiel, organisé quatre mois plus tard en présence de Brigitte Macron, sa marraine, avait été largement relayé par les médias. Par la même occasion, la Chine avait rappelé l’importance diplomatique de ces naissances, témoignant d’un partenariat riche et solide.

Yuan Meng a grandi sous les yeux attendris des visiteurs, avant de s’envoler pour la Chine en juillet 2022. Comme ses parents aujourd’hui, il a rejoint Chengdu pour intégrer le programme mondial de reproduction. Son départ avait provoqué une vague d’émotion sur les réseaux sociaux.

Les deux jumelles, Yuandudu et Huanlili, nées plus récemment, écrivent désormais la suite de l’histoire. Leurs noms ont été choisis par leurs parrains prestigieux, Kylian Mbappé et Zhang Jiaqi, nageuse chinoise. Elles resteront encore à Beauval plusieurs années, avant de rejoindre à leur tour la Chine pour contribuer à la sauvegarde de l’espèce.

Le retour anticipé de Huan Huan et Yuan Zi, prévu initialement pour 2027, marque donc la fin d’un chapitre unique. Mais il laisse derrière lui une immense fierté : celle d’avoir participé à une coopération exemplaire, celle d’avoir vu naître trois pandas qui aujourd’hui perpétuent l’espèce, et celle d’avoir sensibilisé des millions de personnes à la beauté fragile de la biodiversité.

Treize années de collaboration scientifique, trois naissances historiques, des millions de visiteurs touchés, l’héritage de Huan Huan et Yuan Zi est immense. Leur départ suscite de l’émotion, mais aussi la certitude que leur voyage vers la Chine est une étape nécessaire. Le ZooParc de Beauval poursuit son engagement en faveur des espèces menacées, tandis que les jumelles continuent de porter l’histoire des pandas en France.

L’amitié franco-chinoise, renforcée par cette coopération autour de la conservation, ne fait que se renouveler. Et si une page se tourne, l’aventure des pandas à Beauval, elle, est loin d’être terminée.